Entreprendre

L’entrepreneuriat féminin pour renouer avec la Croissance

Tribune – L’entrepreneuriat féminin est une richesse déterminante pour raccrocher le train de la croissance. Par Édouard de Penguilly, président de Créatrices d’Avenir.

Avec 30 % de créatrices d’entreprises, les femmes sont loin derrière les hommes dans la volonté de prendre en main leur destin économique par l’engagement dans la voie de l’entrepreneuriat. Les femmes représentent la plus grande réserve de création potentielle. Notre économie n’a pas le droit de rester neutre face à ce phénomène, nous devons nous mobiliser pour favoriser l’entrepreneuriat féminin qui stagne depuis des années à ce plafond de verre des 30 %.

 

Les femmes en cause ?

Et pourtant quand elles vont jusqu’au bout de leurs projets les femmes représentent une richesse et une créativité bien nécessaire au bien commun. Les créations d’entreprises par les femmes sont plus proches de l’évolution de la demande sociale, elles sont plus sensibles à la satisfaction des besoins quotidiens, elles sont plus ouvertes à la prise en compte des spécificités territoriales, elles sont plus ouvertes sur l’économie circulaire, sur la transition énergétique et le respect de l’environnement, sur de nouvelles relations sociales dans l’entreprise, sur les nouvelles procédures de management socialement responsables.
En d’autres termes les femmes entrepreneures sont ouvertes sur l’économie de demain qu’elles investissent largement. Elles ont compris bien avant les hommes que la seule stratégie financière basée sur l’obsession du retour sur investissement était secondaire par rapport à des stratégies socialement responsables. Elles ont intégré que la préoccupation, au quotidien, d’une stratégie socialement responsable était la voie royale de l’efficacité financière de la démarche entrepreneuriale moderne. En renversant l’échelle des valeurs, les femmes sont rentrées de plain-pieds dans l’économie de demain.
Les 20 % de femmes créatrices d’entreprise qui manquent à l’appel sont donc la réserve de croissance que notre économie attend. Il revient à ceux qui travaillent à l’essor de l’économie de demain de tout faire pour libérer cette énergie dormante.

 

Retard social

Pour atteindre cet objectif majeur il faut lever les pesanteurs sociales qui pèsent encore trop souvent sur la décision d’entreprendre. Ces pesanteurs sociales toujours bien présentes s’expriment au travers du comportement de notre société contemporaine, il existe encore un vaste chemin à parcourir pour franchir le mur de la parité homme-femme dans tous les secteurs d’expression de notre vie sociale, parité dans l’exercice des responsabilités politiques, parité dans les postes majeurs de management dans le secteur privé et dans le secteur public, même dans le monde culturelle la parité de traitement, de fonction et d’écoute est encore déséquilibré. Sur le plan intuitif, il apparaît que ce combat pour la parité dans toutes les expressions de notre vie sociale ne dépasse guère les 30 %, chiffre curieusement similaire à celui des femmes créatrices d’entreprise.
On peut donc dire que ce pourcentage, ce manque à gagner de dynamisme de croissance est la marque de notre retard social dans la mise en œuvre d’une société moderne ouverte à tous, hommes et femmes, avec la même capacité de se réaliser, de s’engager, d’entreprendre. La lutte contre toutes les formes de discrimination sociale, économique et culturelle est la condition de la libération de toutes les énergies nécessaires à gagner le pari de la croissance et de l’émergence de l’économie de demain.

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