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Les auto-entrepreneurs ont une activité moins pérenne que les entrepreneurs classiques

Trois ans après leur immatriculation, 36 % des auto-entrepreneurs enregistrés en 2014 étaient encore actifs, contre 63 % chez les entrepreneurs individuels classiques, selon une étude de l’Insee parue le 11 juillet 2019.

 

36 % des auto-entrepreneurs immatriculés en 2014 étaient encore actifs sous ce régime (devenu aujourd’hui la micro-entreprise) en 2017, selon une étude de l’Insee, publiée le 11 juillet 2019. L’organisme de statistiques note qu’en parallèle, « la pérennité des entreprises classiques est beaucoup plus élevée (75 %), même chez les entrepreneurs individuels classiques (63 %). »

Selon l’Insee, plus d’un tiers des auto-entrepreneurs (34 %) ne déclarent pas de chiffre d’affaires pendant les 2 premières années d’exercice, et les deux tiers ont effectivement débuté une activité économique. Parmi euix, 36 % sont encore actifs sous ce régime et 30 % ont cessé leur activité.

 

La pérennité des micro-entreprises augmente avec l’âge

D’après l’Insee, les « chances de pérennité » des auto-entrepreneurs augmentent avec leur âge : 28 % des auto-entrepreneurs de moins de 30 ans sont actifs trois ans après leur immatriculation, contre 44 % de ceux de 50 ans ou plus. Les sociétés immatriculées par des femmes ont également une durée de vie plus étendue. « La proportion d’auto-entrepreneurs actifs après trois ans est de 41 % pour les femmes, soit 8 points de plus que pour les hommes (33 %). Cette différence s’explique surtout par le meilleur taux de démarrage effectif des femmes (72 %, 10 points de plus que les hommes) », peut-on lire dans l’étude.

À caractéristiques identiques, la pérennité est en outre « plus forte en cas de vie en couple, aussi bien pour les hommes que pour les femmes ». En revanche, l’expérience dans la création d’entreprise et le niveau de diplôme n’ont pas d’effet significatif sur la pérennité.

La proportion d’auto-entrepreneurs actifs 3 ans après leur immatriculation dépend du secteur d’activité. Ainsi, la longévité des micro-entreprises est la plus élevée dans la santé humaine et l’action sociale (60 %) et dans l’enseignement (48 %). A contrario, elle est plus faible dans la construction (36 %), les activités spécialisées, scientifiques et techniques (36 %) et le commerce (28 %).

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Un chiffre d’affaires annuel moyen de 10 300 euros

En 2016, les auto-entrepreneurs encore en activité ont déclaré un chiffre d’affaires de 10 300 euros trois ans après l’immatriculation. Des écarts existent là encore, selon les profils et la finalité de l’activité, mais les activités les plus rémunératrices ne sont pas forcément les plus pérennes. Ainsi, « le chiffre d’affaires moyen est le plus élevé dans les secteurs de l’hébergement-restauration et de la construction (15 600 euros) », indique l’étude. Il est a contrario le plus faible pour les arts, spectacles et activités récréatives (6 500 euros) et l’industrie (8 200 euros).

Pour les auto-entrepreneurs en activité de complément, le chiffre d’affaires moyen était de 7 600 euros en 2016, contre 12 800 euros pour ceux en activité principale. Parmi ces derniers, il était de 12 200 euros pour ceux qui avaient une autre source de revenu, et de 13 100 euros pour ceux dont il s’agissait de l’unique source de revenu.

 

Des problèmes récurrents de trésorerie

Les auto-entrepreneurs en activité principale sont 27 % à déclarer rencontrer souvent des problèmes de trésorerie – un niveau comparable à celui des entrepreneurs individuels classiques (31 %). « Les causes les plus fréquentes sont les baisses de chiffre d’affaires, les délais et retards de paiement des clients ainsi que les augmentations d’impôts, de taxes et/ou de cotisations », explique l’Insee.

Par secteur, c’est le commerce qui souffre le plus, avec 36 % déclarant des difficultés de trésorerie. Viennent ensuite l’hébergement et la restauration (33 %), la construction (31 %). La santé (20 %) ou l’information communication sont les moins touchés par les problèmes de trésorerie.

Enfin, selon l’étude, les auto-entrepreneurs en activité principale déclarent « plus fréquemment » des problèmes de trésorerie que ceux en activité de complément (17 %). Parmi les premiers, les plus concernés sont ceux n’ayant pas d’autres sources de revenus (revenus d’activité ou autres). Ainsi, 38 % déclarent des problèmes de trésorerie, contre 31 % de ceux ayant une autre source de revenu.

 
 

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