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Le travail indépendant attire plus les jeunes actifs que les seniors

D’après le Crédoc, les jeunes actifs de moins de trente ans jettent un regard positif sur le travail indépendant. Notamment en raison des difficultés rencontrées lors de leur propre carrière de salarié.

Avec son enquête annuelle Conditions de vie et aspirations, le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) analyse le marché actuel de l’emploi en France, en s’intéressant notamment aux ressentis des travailleurs qui le composent. Parmi ces conclusions, l’institut de recherche tire des enseignements intéressants : il évoque notamment la manière dont les jeunes perçoivent le travail indépendant.

 

Des jeunes attirés par l’entrepreneuriat

Si ce statut n’est pas bien perçu par les plus âgés, inquiets de leur équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle, “45 % des 15-24 ans estiment que travailler à son compte est une situation plus enviable” que le salariat. Plus étonnant encore, 33 % des 15-24 ans voient dans ce statut “un moyen d’amé­liorer l’articulation entre vie privée et vie professionnelle”, contre seulement 23 % pour les plus âgés. Pour eux, le métier d’indépendant permet de mieux vivre car ils sont une majorité, dans le même temps, à refuser l’idée que “le travail devrait toujours passer en premier, même si cela veut dire moins de temps libre”.

 

Une analyse portée par un durcissement des conditions du salariat

Si l’entrepreneuriat comporte son lot de difficultés, le Crédoc explique son attractivité chez les jeunes par la précarisation du salariat : “les CDD courts représentent aujourd’hui 69 % des recrutements. Et dans la très grande majorité des cas (84 %), il s’agit de “réembauche” dans une même entreprise, c’est-à-dire que l’employeur fait le choix de recruter plusieurs fois la même personne en contrats courts successifs plutôt que lui proposer un seul contrat plus long”, avancent Élodie Alberola, Isa Aldeghi et Sandra Hoibian, les auteures de cette étude. En clair, quitte à être précaire, autant pouvoir gérer son emploi du temps comme on le souhaite… Pour appuyer son propos, le Crédoc cite ainsi la dernière enquête de la Fondation de Dublin sur la qualité de vie au travail, selon laquelle “21 % des moins de 35 ans estiment qu’ils risquent de perdre [leur emploi] au cours des six prochains mois, contre 10 % des 50 ans et plus”.

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