Entreprendre

Pour 52 % des Français, le micro-entrepreneuriat n’est pas valorisé dans la société

A l’occasion du 26e Salon des Entrepreneurs, l’Insee et l’Union des auto-entrepreneurs dévoilent deux études éclairantes sur la création d’entreprise. Ainsi, le nombre de travailleurs indépendants ne cesse de grimper, avec 15 millions d’entrepreneurs potentiels en France en 2018. Mais 52 % des Français considèrent encore que le travail indépendant et le micro-entrepreneuriat n’est pas valorisé dans la société.

 
Une semaine avant le 26e Salon des Entrepreneurs, qui aura lieu les 6 et 7 février à Paris, l’Union des auto-entrepreneurs (UAE) et l’Insee ont présenté deux études parallèles mais complémentaires sur l’entrepreneuriat.

La première portait sur la création d’entreprises en 2018, qui est en forte hausse, en particulier en raison de la hausse du nombre de micro-entrepreneurs. Au niveau national, 691 000 entreprises ont été créées l’année dernière (+ 17 % par rapport à 2017), dont 182 000 « individuelles classiques » (+ 20 %), 308 000 sous le statut de micro-entrepreneur (+ 28 %), et 201 000 en tant que sociétés (+ 2 %).

Cette hausse concerne la totalité des secteurs, mais les plus dynamiques sont les transports et l’entreposage, les services aux ménages, les activités immobilières et les activités spécialisés, scientifiques et techniques. Les moins dynamiques sont les activités financières et d’assurance, ainsi que la « santé humaine et action sociale ». Selon l’Insee, les créateurs d’entreprise sont « toujours aussi jeunes », avec un âge moyen de 36 ans en 2018 comme en 2017.

createur entreprise

 

15 millions d’entrepreneurs potentiels en France

L’étude OpinionWay dévoilée en parallèle, et réalisée pour l’UAE à l’occasion du Salon des Entrepreneurs (avec le soutien de la Fondation Le Roch – Les Mousquetaires), porte sur le regard des Français sur les créations d’entreprise, comparé à celui des habitants de 4 autres pays européens : l’Espagne, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la Pologne. Selon cette enquête, menée auprès de plus de 5000 personnes, 28 % des Français souhaitaient créer ou reprendre une entreprise en 2018 (soit 15 millions de personnes, avec une hausse de +3 % par rapport à 2017), contre 62 % en Pologne, 51 % au Royaume-Uni et 55 % en Espagne. « L’envie de créer ou reprendre progresse, mais il y a un certain retard en France par rapport à ces pays. Toutefois, il reste encore beaucoup à faire, beaucoup de potentiel à saisir, et l’écart devrait être comblé à moyen terme », indique François Hurel, président de l’UAE.

Sur les 15 millions de Français qui envisagent de créer ou reprendre un jour une entreprise, 50 % prévoient de le faire dans les deux ans et 48 % dans plus de deux ans. Sur l’ensemble des Français, 7,5 millions ont ce projet dans les deux ans, et 3,5 millions dans un délai de 12 mois. « Ces chiffres importants sont sans nulle doute liés à la création du statut d’auto-entrepreneur en 2009 (devenu celui des micro-entrepreneurs en 2016) », constate François Hurel. En outre, il y a 11 ans, le nombre de création d’entreprises était de 332.000, puis de 580.000 en 2009.

 

Vers une couverture sociale européenne pour les indépendants ?

Interrogés sur le type de travail souhaité pour leur avenir professionnel, les actifs, lycéens et étudiants sont en outre 63 % à préférer le « salariat uniquement », et 32 % à vouloir travailler « à leur compte ». Selon l’étude OpinionWay / UAE, 88 % des Français considèrent le travail indépendant comme un moyen de « se créer son emploi ». Mais ils ne sont que 53 % à estimer que le micro-entrepreneuriat et le freelancing permettent de bien gagner sa vie, et 48 %  à penser que cette façon de travailler est « valorisée » par la société. En comparaison, les britanniques sont 90 % à considérer que le travail indépendant est rémunérateur, et 81 % à le percevoir comme mis en avant par la société. « Il y a encore du chemin à parcourir pour que la société française reconnaisse les free-lances comme de véritables actifs », analyse François Hurel.

Selon le président de l’UAE, le « levier principal » qui permettra de changer les choses serait le renforcement de la protection sociale des indépendants, notamment via un socle commun au niveau européen. 52 % des Français considérent en effet que le déficit de couverture des free-lances et micro-entrepreneurs (droit au chômage, indemnités maladie, accidentologie…) est la principale difficulté des travailleurs indépendants et des micro-entrepreneurs.

 
 

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