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Contrats aidés : un levier sous-estimé des politiques de responsabilité sociale des entreprises

La RSE représente un enjeu considérable pour les entreprises car elle permet d’afficher ses valeurs en matière sociale. Elle est devenue également une des composantes stratégiques de la marque employeur. D’ailleurs, seuls 5 % des salariés considèrent que leur employeur accorde “réellement” une place “très importante” aux questions de responsabilité sociale. Les contrats aidés ne représentent-ils pas un levier innovant de mise en œuvre de la politique RSE des entreprises ? Par Carole Attal, présidente de la société AD Consultem.

 

L’objectif de la responsabilité sociale des entreprises est le plus souvent défini comme la prise en compte des enjeux sociétaux, en considérant qu’elles peuvent améliorer leurs performances lorsqu’ils sont intégrés dans leur stratégie d’entreprise. Initier une politique RSE est une démarche volontaire et engageante pour les PME et TPE. Les entreprises de plus de 500 salariés doivent dorénavant chaque année élaborer un reporting social visant à mettre en avant les actions et les résultats de sa démarche.

 

La RSE face à la problématique de l’emploi

La RSE a pour ambition d’améliorer les conditions de travail, de lutter contre les discriminations mais aussi de veiller à l’équilibre entre vie familiale et vie professionnelle, la diversité et la mixité des équipes. Elle cible également les publics considérés comme fragilisés sur le marché du travail à savoir les jeunes, les demandeurs d’emploi, les seniors. Ainsi, l’intégration de publics en difficulté est alors envisagée comme des atouts concurrentiels et non comme de simples contraintes réglementaires.
Une entreprise décidée à engager une véritable politique RSE doit prendre des mesures liées à l’emploi. Les contrats d’alternance (de professionnalisation et d’apprentissage) considérés comme des contrats aidés, sont les leviers les plus couramment utilisés. En effet, la formation et l’intégration de jeunes permettent, dans un environnement économique difficile, d’envoyer des signaux forts en matière d’engagement responsable aussi bien vis-à-vis de ses salariés que de ses clients et fournisseurs.

 

Soyez innovants : intégrez les contrats aidés dans votre politique RSE !

Les publics éligibles à ces emplois aidés sont perçus comme des publics en difficulté sur le marché du travail (jeunes, seniors, demandeurs d’emploi de longue durée, publics vivant dans des quartiers prioritaires de la politique de la Ville, travailleurs handicapés…). Les entreprises peuvent avoir des préjugés sur le recours aux contrats aidés : compliqués, chronophages, publics non motivés ou encore faible employabilité des bénéficiaires, la liste est longue pour les détracteurs.
Pourtant, près de 70 % des bénéficiaires d’un contrat aidé sont en CDI à l’issue de la mesure. Leur insertion dans l’entreprise et leur formation via les contrats aidés leur permettent d’acquérir une expérience et/ ou une qualification professionnelle. Ils représentent ainsi un double intérêt: diminuer le coût du travail et former un nouveau collaborateur mais aussi accompagner et renforcer sa politique RSE en intégrant des publics jusque-là délaissés, en ne se limitant pas uniquement à des jeunes et des seniors.Ainsi, les politiques de RSE ont une légitimité forte à se concentrer sur l’intégration de publics, bénéficiaires de contrats aidés. Ces dispositifs permettent alors à l’entreprise de percevoir des aides publiques qui viendraient alors répondre entièrement à la question de la faible employabilité. Du côté des salariés, les enjeux plébiscités restent internes. Près 65% des salariés affirment qu’ils accordent une place “très importante” ou “assez importante” aux sujets portant sur la RSE.

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