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Clip-it mise sur le surcyclage pour séduire les enfants

Deux architectes montpelliérains ont créé Clip-it en mai 2014. L’idée : inciter les enfants à recycler les bouchons pour en faire un jeu de construction. Décryptage avec Mathieu Collos, l’un des co-fondateurs.

Comment est né Clip-it ?
En mai 2014, la Commission européenne organisait un concours sur le thème du surcyclage, pratique qui consiste à prendre un objet pour en changer l’usage et le revaloriser. Nous avons pensé un jeu de construction, un peu comme les Lego, à base de bouchons. Nous avons été lauréats et avons été invités à la Green Week, la semaine de l’environnement européen. Nous avons obtenu de très bons retours ce qui nous a incités à aller plus loin dans notre idée.

Concrètement, qu’est-ce que vous produisez ?
Nous ne produisons que les clip. C’est pour cela que nous nous qualifions comme un jeu à 90 % surcyclé. Les clips sont eux-mêmes fabriqués à partir de bouchons. Pour aller au bout de notre démarche, nous avons pris contact avec l’association Bouchons d’Amour, qui collecte des bouchons partout en France et les revende aux entreprises pour financer des actions pour les personnes handicapées. Nous leur achetons les bouchons que nous transformons en clips dans une usine à côté de Montpellier. Nous les trions par couleur, nous les broyons puis nous les injectons dans un moule.

Mathieu Collos et Cyril Rheims, co-fondateurs de Clip-It.
Mathieu Collos et Cyril Rheims, co-fondateurs de Clip-It.

Comment avez vous financé votre projet ?
En septembre-octobre 2014, nous avons lancé une campagne de crowdfunding pour l’achat du moule de production. Notre objectif était d’atteindre les 25 000 euros, nous avons réunis 30 000 euros. Ce fut notre première étape qui a pu nous permettre de lancer une première production juste avant noël 2014. Et comme nous sommes accompagnés par le BIC (Business Innovation Center) de Montpellier, un incubateur de start-up. Nous avons pu bénéficier de la Bourse French Tech, financée par la BPI, et de l’aide à la solvabilité commerciale (financée par la région Languedoc-Roussillon). Une aide financière d’environ 40 000 euros qui nous a permis de financer les études de marché, cibler les prospects et de nous assurer de la viabilité du projet.

Quelles sont vos cibles privilégiées ?
Nous visons à la fois des particuliers que des structures éducatives. Ces dernières représentent 60 % de notre clientèle. Des ergothérapeutes et des IME (institut médico-éducatif) utilisent également nos Clip-it. Nous nous sommes rendu compte que pour des enfants autistes ou handicapés, le geste de clipper demandait une concentration particulière.

Depuis quand vos produits sont-ils commercialisés ?
Nous ne commercialisons que les clips pour assembler les bouchons que nous avons véritablement commencé à mettre en vente depuis février 2015. Nous commençons également à être distribués dans des petites boutiques spécialisées en France mais également à l’étranger, notamment en République Tchèque, en Suisse et en Espagne. Entre février et décembre 2015, nous avons réalisé un chiffre d’affaires d’environ 40 000 euros.

Comment envisagez-vous la suite ?
Notre objectif est d’aller partout où il y a des enfants et des bouchons. Ce qui est important pour nous c’est de dupliquer le modèle que nous proposons en France à l’étranger. Notre volonté n’est pas forcément d’exporter mais l’idée est davantage de trouver des usines de production et de trouver des associations sur le modèle des Bouchons d’ Amour afin de favoriser l’économie circulaire.

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