Entreprendre

Peut-on créer une entreprise sans apport personnel ?

Le bruit a longtemps couru dans notre pays que la création de nouvelles entreprises ne pouvait se réaliser qu’avec la fortune supposée du créateur ou de sa famille. D’innombrables exemples prouvent au contraire que les plus belles réussites se sont faites à partir de zéro. Les conseils d’Yvon Gattaz, fondateur et président d’honneur du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) et de Jeunesse et Entreprises.

 

 

C’est lors d’une causerie à des étudiants sur la création de nouvelles entreprises de croissance que l’un d’eux m’a demandé ingénument une “recette” que j’avais improvisée et qui, à l’expérience, s’est révélée digeste. Il faut donc mettre dans la marmite, pour réussir sa création :

1 > 10 % de finances
 2 > 10 % de compétences
 3 > 40 % de vaillance
 4 > 40 % d’inconscience

Le premier point est suffisant et nous y reviendrons. Le deuxième comprend les diplômes et la formation adaptée. Le troisième est de notoriété publique. Le quatrième est le risque attaché à toute création.

Un test liminaire

Et oui, ce taux de 10 % de finances est scandaleusement faible et sans doute insuffisant pour les créations d’entreprises industrielles à investissements lourds. De façon un peu provocatrice j’ai toujours dit aux jeunes qui me sollicitent pour des échanges sur la création d’entreprises nouvelles, que la recherche de fonds de départ est, en fait, un excellent test liminaire pour juger des qualités d’initiatives et de débrouillardise du jeune candidat. Il serait navrant que l’État attribue sans discernement une allocation à tous les créateurs qui la demandent, à la seule condition qu’ils puissent justifier d’un diplôme de l’enseignement supérieur, comme l’avait proposé naguère un ministre plein de bonne volonté. Une initiative malencontreuse que j’avais moi-même pu arrêter à temps, car j’ai toujours été persuadé que pour cette création ex- nihilo, les qualités d’émission des vrais entrepreneurs sont plus importantes que les qualités de réception intellectuelles des diplômés.

 

Apprendre de ses erreurs

Je confirme que dans ma longue carrière et mon durable prosélytisme pour la création d’entreprises par des jeunes, toniques, imaginatifs et enthousiastes, je n’ai jamais rencontré un seul cas d’une entreprise d’avenir qui n’ait pu être construite, faute d’argent. En revanche, j’ai connu quelques cas d’échecs qui souvent se sont transformés en réussites, tant il est vrai que les erreurs peuvent être instructives, en permettant de remettre l’entrepreneur sur la bonne voie.
Notre optimisme paraîtra peut-être exagéré à certains. Qu’ils sachent que l’association Jeunesse et Entreprises milite depuis 1986 pour inciter les jeunes à créer. Oui, la création marche enfin en France, après une longue maturation.
Aujourd’hui, notre pays est la première en Europe pour le nombre de créations, mais elle est toujours très en retard pour la croissance ultérieure de nos nouvelles entreprises qui restent de petite taille. Nous militons pour y remédier.

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